|
| ||||||||||||||||
Percussioniste, puis compositeur, producteur et interprète de musique électronique, actif à partir de 1967. L'influence de Klaus Schulze sur le rock allemand, puis français et international, est singulier. Précurseur et moteur du space rock allemand (voir Allemagne), il est un des premiers musiciens à expérimenter sur le nouvel instrument qu'est le synthétiseur, dont il utilise plusieurs modèles avec brio. Marqué par Wagner, le rock psychédélique, la musique répétitive et d'avant-garde, il est vite suivi par de nombreux émules. En
introduisant des percussions électroniques dans sa musique, il devient avec KRAFTWERK le grand pionnier de
la musique entièrement électronique, et avec TANGERINE DREAM le principal artiste du courant de "musique planante" très populaire en France à partir de 1975. Productif, Schulze s'oriente peu à peu vers une musique originale qui intègre opéra allemand, rythmes et sons étranges alors que dans les années 1990 un culte de son Suvre se développe parmi les musiciens de techno, de trance, et de toutes les musiques "ambient" en vogue.
Après avoir pratiqué la guitare classique, joué du skiffle à la basse et participé à la guitare à un groupe de
rock, les Barons, Klaus Schulze entreprend des études de philologie et de composition de musique moderne
à l'université de Berlin. Il étudie Ligeti, Dahlhaus, Winkel mais fait partie de la scène rock marginale nocturne. Il monte sur scène en 1967-68 avec le trio PSY FREE (qui porte bien son nom), où il joue de la batterie dans un style très libre.
Mais dès 1968 il enregistre déjà des bandes à l'orgue, auquel où il ajoute déjà des sons de synthétiseur. A la fin de l'année il remplace le batteur de TANGERINE DREAM et joue de nombreux concerts, notamment en première partie de JIMI HENDRIX au Palais des Sports à Berlin. Leur premier album Electronic Meditation
est enregistré en octobre 1969. Schulze remplace le batteur absent d'AMON DÜÜL II au festival d'Essen fin 1969. Ce jour-là EDGAR FROESE lui reproche d'avoir utilisé des "bandes d'orgue étranges" lors de la prestation pourtant "avant-gardiste" de TANGERINE DREAM. Schulze quitte le groupe au printemps 1970 avant la sortie du disque et convaint MANUEL GÖTTSCHING et HARTMUT ENKE de fonder ASH RA TEMPEL en abandonnant le blues pour créer le "space rock". Après beaucoup de concerts et d'expériences sur bande, le premier album est enregistré en mars 1971, mais à part quelques interventions supplémentaires Klaus est toujours à la
batterie et le style "free rock" improvisé n'a pas encore fait place aux sons "cosmiques". Trois autres
enregistrements publiés plus tard sous le nom de Private Tapes sont disponibles.
Schulze commence sa carrière solo au printemps 71 et produit son Irrlicht, des vagues de sons
électroniques, en avril 72. Il participe avec Göttsching à l'album Tarot avec d'importants avant-gardistes allemands et grave avec lui le Join Inn d'ASH RA TEMPEL. Il ne monte seul sur scène qu'en 1973 et enregistre le double 33 tours Cyborg, puis Picture Music (sorti en 1975), toujours de longues plages électroniques monotones. Il participe à cinq albums des COSMIC JOKERS avec différents musiciens (réédités par Spalax comme tous les disques de cette époque pour la marque Ohr), participe à une foule de disques, joue avec un TANGERINE DREAM converti à l'électronique et signe avec les disques Virgin.
Avec Blackdance (1974), Klaus Schulze trouve son véritable style. Avec une boîte à rythme et une
prolifération de sons électroniques hypnotiques, il crée le véritable "space rock" attendu à une époque très
propice pour ce son évocateur d'évasion. Mais Timewind en 1975 est son grand chef-d'oeuvre (Bayreuth Return), récompensé par le Grand Prix International du disque en France, où il tourne pour la première
fois. Il y introduit l'utilisation de séquenceurs et de nouveaux synthétiseurs aux sons extraordinaires mais
sa vision musicale, surtout, est d'une remarquable originalité, hypnotique et réellement cosmique. Avec
Tangerine Dream, Schulze est au cur de la vague "space rock", ou rock planant électronique, qui précède
la nouvelle vague punk (voir Allemagne).
Il quitte Berlin et achète un domicile dans le village de Hambühren, près de Hannover, qu'il équipe de
studios, atelier vidéo, bureaux, scène, etc. Il installe son studio géant personnel chez lui, en pleine forêt, et
en décembre achète un des rares exemplaires fabriqués du nouveau et colossal Big Moog, devenu
légendaire, qui l'accompagnera désormais sur scène comme un paravent de clignotants et de boutons.
En 1976 il grave Moondawn, nouveau succès, où il utilise cette fois la batterie de HARALD GROSSKOPF et
forme GO avec STEVE WINWOOD, STOMU YAMASHTA et MICHAEL SHRIEVE avec qui il enregistre un album, puis
le double Go Live From Paris. En 1977 il publie la bande son du film pornographique Body Love sur disque (un
succès américain, suivi de Body Love Vol. 2) et réalise la musique de plusieurs films.Puis c'est le second Go,
Go Too. Sans arrêt en tournée, il publie Mirage en 1977, puis "X" en 1978. Après Dune en 1979, il
s'essouffle créativement et se consacre à diverses et nombreuses productions de sa nouvelle marque IC,
tout en publiant un premier album sous le nom de RICHARD WAHNFRIED. Il ouvre une école de synthétiseur
dans son domicile. En 1980 c'est le double ...Live... puis Dig It, son premier disque numérique. Au cours
des années 80 il continue les musiques de film, publie un CD par an (en plus de trois autres Richard
Wahnfried), produit différents disques (dont ALPHAVILLE en 1988), collabore à des dizaines de projets (album
Babel avec ANDREAS GROSSER en 87), et se produit dans toute l'Europe, en particulier à l'est. Il devient
extrêmement populaire en Pologne et cesse de tourner en 1983.
Klaus Schulze ferme ses deux marques de disques et se consacre entèrement à ses enregistements
multiples. Il est découvert aux Etats-Unis avec son "Pioneer of Space" diffusé sur soixante radios et se
produit à Dresde quelques semaines avant la chute du mur de Berlin. En 1990 un double CD en public
immortalise cet évènement et il recommence ce concept avec trois disques enregistrés lors de concerts
exceptionnels à Londres à la cathédrale de Cologne. Après vingt-six albums solo sous son nom, c'est le
remarquable coffret de dix CD en édition limitée Silver Edition, très bien accueilli. Après des années
d'absence en France, peu après la bande du film Le Moulin de Daudet et deux concerts à l'ambiance
exceptionnelle il est accueilli par François Mitterrand et le Roi Albert 1er. Courtisé par des musiciens anglais
de la vague techno qui veulent enregistrer avec lui, il enregistre Trancelation (suivi de Trance Appeal en
96) dans un style "dance music" sous le nom de (Richard) Wahnfried, suivi de Klaus Schulze Goes Classic où ses racines allemandes sont particulièrement sensibles. C'est ensuite Totentag, de l'opéra, puis
Das Wagner Desaster en public à Paris et Rome. Après In Blue en 1995, il publie une rétrospective
d'enregistrements inédits, un somptueux coffret de dix CD en édition limitée, Historic Edition. Ces disques
sont particulièrement bien accueillis, et sont suivis de six albums des débuts d'ASH RA TEMPEL. Après Are You Sequenced?, il publie pour son cinquantième anniversaire un coffret de vingt-cinq albums, Jubilee Edition, très vite épuisé (comme les deux coffrets précédents). En 1998 il avait publié pas moins de
soixante dix-huit albums sous son nom, jouant sur un total de cent trente sept disques. | |||||||||||||||||